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 LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)

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IVAN MST
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LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) Empty
MessageSujet: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeMer 19 Fév - 15:05

Rapport tombé dans les oubliettes depuis.


Rapport parlementaire sur les rassemblements techno
Rapport DUMONT - MAI 2008

Lire l'intégralité du rapport (Lettre, Communiqué, Rapport, etc).

Les 9 propositions sont :


Sélectionner et viabiliser une quinzaine de terrains permettant les grands rassemblements de personnes
Monter le plancher de déclenchement de l'article 53 de la LSQ à 900 personnes
Créer un calendrier annuel des teknivals
Créer un cadre souple de musicien amateur
Favoriser la circulation et la rencontre entre musiciens amateurs et professionnels
Renforcer les structures de dialogue entre les organisateurs et les institutions
Renforcer les capacités d'intervention des acteurs sanitaires et sociaux non gouvernementaux
Développer les outils des associations de réduction des risques
Former les personnels de l'Etat aux stratégies d'accompagnement des fêtes techno et de la réduction des risques



1/ Sélectionner et viabiliser une quinzaine de terrains permettant les grands rassemblements de personnes

Toute notre enquête nous pousse à mettre la question des terrains au coeur de la problématique. En même temps, cette question des terrains est une ligne qui dépasse notre question pour rejoindre celles de tous les grands rassemblements populaires. Il semble que les pratiques festives en grande foule soit une tendance lourde des sociabilités contemporaines. Au-delà du fond, les formes se ressemblent : Teknival, rassemblements de gens du voyage, rassemblement de motards, de caravaning, jamborees scouts, JMJ, tuning festivals, autant de festivités où des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes communient, au sens étymologique le plus large, ensemble autour de la musique, de la foi, du sport.

Dans tous les cas, les grands terrains nécessaires à ces rassemblements manquent. Ils manquent aussi pour une toute autre famille de raisons. A l'aube d'un XXIème siècle inquiétant, nous nous devons de prévoir des espaces de regroupement stratégique pour de larges populations en cas de catastrophes naturelles, d'accidents industriels (type AZF), ou de terrorisme de masse.

Pour des raisons de sécurité, il est indispensable d'avoir des terrains de plusieurs dizaines d'hectares, stabilisés, viabilisés pour recevoir facilement et pour quelques jours des véhicules, de l'eau et des villages de tentes. Les accès doivent aussi être sécurisés Il faut profiter de la vaste opération de réorganisation foncière de l'Etat pour en sélectionner parmi ceux que le ministère de la Défense va céder. Mais selon les cas et les circonstances, on pourrait aussi s'appuyer sur les établissements publics fonciers ou la SAFER.

Deux terrains pour trois régions administratives, cela nous semble être la bonne proportion, soit une quinzaine pour le territoire national. Ces terrains deviendraient la propriété des conseils régionaux mais l'Etat, en les cédant les frapperait d'une servitude, l'obligation de les mettre à disposition gratuitement tous les trois ans pour un grand rassemblement.

Le nombre de terrains permettra une rotation triennale afin d'alléger les nuisances, sonores ou autres, qui peuvent y être liées. La constitution d'un cahier des charges précis couvrant les conséquences et les engagements de l'Etat par rapport aux communes dont ils font partie et aux riverains permettrait de rassurer chacun des acteurs.

L'étude des coûts des teknivals montre que l'essentiel provient de la viabilisation des terrains. Si ceux-ci étaient choisis et viabilisés une fois pour toutes et pour tous les usages cités ci-dessus, le coût de ces rassemblements serait significativement réduit pour l'Etat.


2/ Monter le plancher de déclenchement de l'article 53 de la LSQ à 900 personnes

Le décret d'application du 2 mai 2002 prévoyait pour qu'il y ait une déclaration, un seuil minimum de 250 personnes. Ce seuil a été remonté à 500 en 2006 par le décret 2006- 334. Aucun problème au maintien de l'ordre spécifique à ce nouveau seuil n'a été rapporté. Pourtant en 2007, seuls cinq free parties ont été autorisées. Cela montre à quel point la stigmatisation rend difficile ce qui ne devait être dans la lettre qu'un régime déclaratif. Nous proposons de monter ce seuil à 900 pour une durée probatoire de 5 ans.

Ces cinq années permettraient de vérifier si des rassemblements de 900 personnes ou moins pendant une dizaine d'heures nécessitent forcément d'enclencher des procédures administratives qui semblent avoir jusqu'ici du mal à fonctionner correctement, c'est à dire en n'étant un simple outil d'interdiction, ce qui n'était officiellement pas la volonté du législateur.

De plus ces cinq années permettraient de réviser les applications de la loi pour les rassemblements de taille moyenne (plus de 900 personnes) afin que le taux d'acception soit accru, et ce sans que la culture technoïde ne soit étouffée.

Rappelons que, même sans déclaration, les free parties restent soumises à toutes les autres législations régulant les droits du travail, de la musique, de la propriété ou de la santé publique. Toutes les infractions à la loi pourront donc être poursuivies et condamnées avec la même facilité.


3/ Créer un calendrier annuel des teknivals

Si les teknivals sont des festivals qui ne fonctionnent pas selon les critères classiques des entreprises de spectacle et des festivals à vocation commerciale, ils ne doivent cependant pas faire ombrage à ces derniers. Si les Sound Systems font le choix de proposer des spectacles et des concerts sans souhaiter en vivre financièrement, ce choix ne doit pas handicaper ceux qui ont fait celui de la professionnalisation. Les deux événements n'ont pas la même temporalité en termes de préparation. Les festivals marchands nécessitent des investissements qui prennent racine des mois voire une année avant le spectacle. Si quelques jours auparavant, un teknival gratuit s'installe pour la même date à quelques kilomètres de là, cela peut leur causer un tort financier.

En fixant à l'avance les dates, les régions ou les zones de défense des quatre teknivals annuels (différents des free parties multisons), les festivals commerciaux pourront éviter que leurs événements soient proches, dans le temps ou l'espace des teknivals.

Traditionnellement, le premier teknival de l'année à lieu lors du Week-end du 1er mai. Le deuxième a lieu au début de l'été, le troisième à la fin de l'été, le quatrième au début du mois de décembre. On essaiera d'éviter la période 14 juillet/15 août qui sollicite beaucoup les forces de maintien de l'ordre.

La région ou, à défaut, la zone de défense sera connue un an à l'avance. On évitera d'installer un teknival dans le même mois et dans le même département qu'un festival commercial techno qui a aussi une date et un département fixe (exemple : Nordik Impact à Caen chaque année en novembre).


4/ Créer un cadre souple de musicien amateur

Si notre pays a depuis longtemps organisé et pensé le sport amateur, rien de tel n'existe pour la pratique de la musique en amateur. Des clubs, des stades, des fédérations permettent à tous ceux qui veulent faire du sport sans devenir professionnels, sans vouloir en retirer des subsides, de s'adonner à leurs pratiques.

Or dans le cas de la musique, le prisme premier est celui d'une pratique rémunérée.

D'où la présomption de salariat. Derrière ce positionnement se cache la peur des musiciens professionnels d'être mis en concurrence avec des musiciens amateurs prêts à jouer gratuitement. Cette perception de la part des professionnels est selon nous une erreur d'appréciation. Plus la pratique amateur de la musique sera dense, plus elle indiquera une population impliquée dans la musique et plus le nombre de ceux qui feront le choix de la professionnalisation sera grand. Et plus ils auront face à eux un public formé, prêt à aller dans leur concert, à acheter leur disques.

On peut être un musicien, composer et jouer en public sans vouloir devenir un professionnel, sans vouloir en vivre financièrement. La création d'un statut de musicien amateur permettrait de ne pas être soumis aux réglementations qui ont pour objectif de taxer l'activité économique.

Dans le cas des free parties et des teknivals, on posera a priori le fait que les musiciens répondent à ce cadre. Il y aura donc présomption de pratique amateur.

Le critère de non-lucrativité tel qu'il est proposé par la DMDTS dans l'avant-projet de loi sur le cadre de musicien amateur de février 2007 nous semble un socle solide de travail. Il a l'avantage de s'appuyer sur le droit du travail et non sur le droit fiscal. Ceci dit, la non lucrativité est décidée par recoupement d'un faisceau d'éléments. Or étant donné la stigmatisation de la pratique des free parties, il est à craindre que le faisceau d'éléments soit instrumentalisé à charge. Il faudra donc que les décisions de lucrativité ou de non-lucrativité soient répertoriées au niveau national afin que la ventilation des décisions nous permette à moyen terme d'évaluer les applications de la loi.


5/ Favoriser la circulation et la rencontre entre musiciens amateurs et professionnels

La création d'un cadre de musicien amateur ne doit pas entraîner la création d'un ghetto.

Le cadre de musicien amateur peut, sans que ce soit un objectif en soi, être une passerelle vers le statut professionnel.

Des musiciens amateurs et professionnels doivent pouvoir coexister sur une même scène, dans un même événement.

Le projet de loi sur le musicien amateur doit prévoir en effet qu'un spectacle puisse être présenté au public dans un cadre lucratif avec la participation d'amateurs sans que leur prestation fasse l'objet de contrats de travail, à condition que le spectacle considéré donne lieu à un nombre limité de représentations, dans des conditions qui seront précisées par décret. Cette disposition, en fixant clairement à la fois les objectifs visés et le principe d'une limitation des possibilités de diffusion de ces spectacles, impose un choix clair aux entrepreneurs de spectacles, assure une information sincère au public, tout en offrant aux amateurs la possibilité de valoriser pleinement leur activité artistique et de l'enrichir par la collaboration avec les artistes professionnels.

De plus, il faudrait que les compositeurs aient le choix, pour chacune de leurs oeuvres de les déposer ou pas à la SACEM, pour chacun de leur concert d'utiliser ou pas des morceaux déposés à la SACEM. A partir de là, on ne peut pas imposer des dispositifs de présomption d'interprétation de musique déposée à la SACEM.

6/ Renforcer les structures de dialogue entre les organisateurs et les institutions

Les free parties et les teknivals, avant de développer leurs valeurs propres, sont nés des difficultés de la musique électronique à exister dans les lieux classiques d'audition et de représentation des musiques populaires.

Nos multiples rencontres avec les acteurs institutionnels montrent la volonté de ceux-ci d'avoir des interlocuteurs du côté des Sound Systems, que ce soit pour les free parties ou pour les teknivals. Il s'agit donc de trouver un dispositif « gagnant/gagnant » permettant de rencontrer puis de responsabiliser les organisateurs de free parties.

Nous proposons de confier au niveau départemental ce dialogue côté Etat à la direction de la jeunesse et des sports. Elle possède plusieurs qualités :

Les Sound Systems sont pour la majorité dans la tranche d'âge avec laquelle elle est habituée à traiter.

Le ministère de la jeunesse et des sports est aussi celui de la vie associative, vie associative dans laquelle rentrent les Sound Systems comme les free parties, ne fût-ce que de façon informelle.

Son rôle dans le sport amateur lui permet de saisir au mieux les thématiques de la musique amateur, peut-être mieux que le ministère de la Culture. En effet, comme le reconnaissait avec justesse, et en le regrettant, un ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, le ministère de la Culture est hélas trop souvent le ministère des professionnels de la Culture.

L'exercice pratique permettant cette connexion et cette rencontre pourrait être le suivant : On a vu que la loi fonctionne à peu près correctement pour les rassemblements de moins de 500 personnes et pour les teknivals mais qu'il y a un manque de faisabilité pour les événements intermédiaires, d'une durée d'une nuit pour quelques milliers de personnes. La direction départementale de la jeunesse et des sports pourrait s'engager, avec l'appui de la préfecture et des DRAC, à faciliter au moins un événement de ce format dans son département par an. A cette fin, elle organiserait des rencontres voire des formations avec les Sound Systems de son département.

On peut même imaginer qu'en échange, ceux-ci s'engageraient à participer à la médiation lors d'un teknival auquel ils participeraient.

Cet organisme pourrait aussi recenser les autorisations et les refus de rassemblements soumis à l'article 53 de la LSQ et vérifier qu'il y a une ventilation correcte entre autorisations et refus.



7/ Renforcer les capacités d'intervention des acteurs sanitaires et sociaux non gouvernementaux

Un monde sans drogue n'existe pas. Le milieu festif techno free ne fait pas exception à cette constatation et l'on y observe des consommations de produits psychoactifs licites et illicites, problématiques ou non. Ce milieu a très tôt pris conscience des risques associés à ces pratiques et est un des rares, si ce n'est le seul, à avoir soutenu la création d'associations de santé communautaire comme Techno+ et toutes celles réunies dans l'Association Nationale de Prévention et de Réduction des risques en Espaces Festifs (ANPREF) et la venue d'association humanitaire comme Médecins du Monde. Celles-ci font un travail indispensable que les dispositifs de droit commun (Croix-rouge, SDIS) ne peuvent accomplir avec la même facilité car celles-là sont culturellement intégrés dans le milieu techno.

Au-delà de cette fonction sanitaire, les associations de santé communautaire sont aussi un intermédiaire formel utile avec un milieu culturel essentiellement informel.

Pour toutes ces raisons, les acteurs sanitaires et sociaux non gouvernementaux doivent être soutenus, leurs capacités d'intervention renforcées.



Le soutien financier de l'Etat favorise la reconnaissance sociale de l'acteur. La plupart de ces associations possèdent des subventions publiques via des conventions annuelles. Leur situation est donc très précaire.

Or la loi de santé sur la RdR institue seulement des CAARUD qui sont des établissements médico-sociaux de proximité portés sur le suivi, voire le soin des usagers alors que les dispositifs festifs effectuent des actions ponctuelles localisées dans un but d'éducation à la santé et de réduction des risques immédiats (gestion de crise). De plus pour devenir un CAARUD, il faut avoir un accueil fixe ce qui n'est pas pertinent pour les dispositifs spécialisés uniquement sur l'intervention festive qui sont de fait mobiles

L'association Techno+ par exemple, qui est l'une des plus importantes association de santé communautaire du milieu techno, parce que ces interventions sont strictement mobiles, sans centre de soins fixe, ne peut bénéficier des financements et de la reconnaissance dont jouit un CAARUD.

Nous proposons que les dispositifs de réductions des risques liés aux pratiques festives et notamment ceux agissant dans le cadre de la santé communautaire puissent bénéficier d'un statut simple, pérenne, reconnu et adapté aux spécificités de ce genre d'intervention. Ce statut pourrait s'inspirer de ceux déjà existants des Comité d'Education à la Santé du ministère de la santé ou bien des Centre d'information Jeunesse du ministère de la jeunesse et des Sports..



Les associations sans moyens financiers stables ne durent pas. Certes, celles qui disparaissent sont le plus souvent remplacées. Mais à chaque fois, on constate une perte des réseaux, des compétences et des expériences individuelles et collectives. Cela passe par la structuration et la pérennisation des acteurs sanitaires et sociaux non gouvernementaux.

8/ Développer les outils des associations de réduction des risques

Inclusion fonctionnelle des dispositifs de santé communautaire dans l'organisation des dispositifs de soin lors des teknivals.

Au plan national, les associations de santé communautaire seront inclues dans les réunions d'organisation des teknivals.

Au plan local, elles seront inclues dans toutes les réunions visant à préparer les dispositifs sanitaires du teknival : avant, lors du montage des dispositifs ; pendant, lors des points quotidiens ; et après, lors des réunions de débriefing.

Si l'objectif numéro 1 est évidemment la protection des personnes, notons que la connaissance des situations sanitaires propres au milieu techno permet de limiter le recours aux évacuations sanitaires dont l'utilité n'est pas toujours prouvé et dont le coût est élevé.

Reprise de la reconnaissance présomptive de produits (RPP) associé à un dispositif global d'analyse de drogues dans le cadre d'une démarche évaluative (RPP appelé aussi test du marquis ou testing).

Cet outil a été toléré sans cadre législatif particulier jusqu'au printemps 2005 (14 avril 2005) puis interdit par décret sous prétexte d'une faiblesse analytique. On peut s'étonner que cette interdiction ne soit le résultat d'aucune étude, ni d'aucune évaluation. Ce test est pratiqué et parfois légalisé dans la plupart des pays européens, seuls le Royaume-Uni et l'Italie l'ont interdit [pas dans toute les régions à ma connaissance].

Or la RPP est toujours revendiquée et demandée par les usagers. Par ailleurs, les acteurs sanitaires et de la réduction des risques considèrent que c'est un indispensable outil de dialogue avec les usagers et reste le seul outil susceptible d'intervenir avant la consommation. Ils n'ont jamais réussi à faire reconnaître cette pratique dans son modèle de "counselling", c'est-à-dire comme une entrée en matière ou un déclencheur d'un dialogue, libre et sans jugement, pendant lequel l'usager peut exprimer sa situation et ses questions en matière de drogues et où, en retour, l'intervenant peut délivrer des messages de réduction des risques adaptés (au degré de connaissance des produits, aux capacités d'écoute et de responsabilisation de l'usager).

Nous proposons donc de reprendre la pratique de la RPP associé à un dispositif global d'analyse de drogues dans le cadre d'une démarche évaluative, dans différentes régions et dans différents contextes (festif / non festif) et ce sur une période de 3 ans.

Une évaluation sera donc engagée et devra porter sur l'ensemble du dispositif et de ses composantes Nous proposons que cette évaluation soit pilotée par l'Association Française de Réduction des risques (AFR) et l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) et réalisé par des chercheurs indépendants. Le résultat de l'évaluation indiquera si la législation actuelle devra être modifiée ou maintenue.

Accès aux outils de prévention routière dans un but préventif

Alors que l'accès aux éthylotests à visée d'auto-évaluation des conducteurs se généralise, il faut encore renforcer leur diffusion dans les manifestation techno par le biais des acteurs sanitaires sur place.

De même, les outils en devenir comme les tests de stupéfiant (salivaires ou autre) ne doivent pas être cantonné à une utilisation répressive par les forces de l'ordre mais également en amont des prises de risques de façon préventive. En effet de tels outils, comme l'éthylotest, ont un fort potentiel pédagogique auprès des (jeunes) conducteurs sur les effets et la durée d'action des produits consommés et leur dangerosité en cas de conduite d'un véhicule.

Pour cela les dispositifs de réductions des risques liés aux pratiques festives doivent être associés pour ce volet préventif aux expérimentations en cours et pouvoir s'en procurer aisément pour leur action de prévention en cas de généralisation.

9/ Former les personnels de l'Etat aux stratégies d'accompagnement des fêtes techno et de la réduction des risques

Le choix fait par l'Etat d'autoriser et d'encadrer les teknivals est le bon. Ceci posé, après des années de stigmatisation, il ne rencontre pas l'adhésion profonde de tous les acteurs ayant à leur charge la réussite.

On observe une hausse des coûts des teknivals alors que la population ne cesse de baisser. Nous avons plus haut expliqué que la première cause de cette hausse est la viabilisation du terrain. Nous avions une autre hypothèse pour la hausse des coûts. Celle d'y voir une forme sourde de contestation de la stratégie de l'Etat sur ce dossier par les fonctionnaires territoriaux ou préfectoraux eux-mêmes.

Cette hypothèse ne nous a été démentie qu'à demi-mots par certains hauts fonctionnaires, tant du corps préfectoral que de la gendarmerie. Pour citer un préfet : « Les agents de la politique de l'Etat « ne sont pas des soldats de plombs que l'on sort puis que l'on remet dans une boîte ».

Autre exemple de difficultés, les politiques de réduction des risques et certains de ses outils comme le test de reconnaissance présomptive de produits. L'hostilité des gendarmes à son égard a joué dans son interdiction en 2006. Puisque ces stratégies de réduction des risques sont entrées dans la loi depuis 2004, nous devons sensibiliser les acteurs administratifs aux politiques de réduction des risques et expliquer ses outils.

Très en amont, les séminaires du réseau des Ecoles de Service Public (dontfont partie: Centre d'enseignement supérieur de la gendarmerie, Ecole des hautes études en santé publique, Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, Ecoles nationales d'application des cadres territoriaux, Ecole nationale de la magistrature, Ecole nationale supérieure de la police) pourraient être un socle à cette formation, sur un plan général, historique et sociologique. Mais puisqu'on sait que tous les départements ont vocation à recevoir des fêtes techno, free parties ou teknivals, pourquoi ne pas imaginer une demi-journée ou une journée sur ces stratégies innovantes et donc assez déstabilisatrices par rapport aux mentalités et aux habitudes, pour les présenter, pour les expliquer, cette fois de façon beaucoup plus pratique et concrète. Pourraient y participer les associations de RDR et de santé communautaire. On pourrait ainsi créer un temps/lieu d'échanges d'expériences.

{mospagebreak titre=La conclusion du rapport}

La conclusion du rapport

A travers la culture technoïde, nous rencontrons des questionnements ayant à voir avec la capacité qu'une société à intégrer la différence et donc l'innovation. C'est en parfait étranger que je me suis immergé dans cette culture juvénile. Ce monde fascinant avec ses codes, ses dérives parfois inquiétantes, mais aussi ses valeurs propres, doit être accepté et ses dangers doivent être traités.

C'est un mode de vie transitoire en segment dominant sur une période. Dans l'intégration identitaire, la première étape fut une intégration communautaire qui servit de base à une construction identitaire personnelle. A la sortie d'une famille nucléaire insatisfaisante en général et parfois en particulier, la tribu techno a servi de structure transitoire offrant à la fois la protection d'un groupe affectif et une liberté apte à toutes les expériences, en particulier les plus risquées qui sont celles dont cette génération a besoin pour se sentir vivre. L'implication dans cette culture aura été un de ces arts de l'existence au sens que Foucault donna à cette expression : « Par là, il faut entendre des pratiques réfléchies et volontaires par lesquelles les hommes non seulement se fixent des règles de conduite mais cherchent à se transformer eux-mêmes, à se modifier dans leur être singulier, et à faire de leur vie une oeuvre qui porte certaines valeurs esthétiques et répond à certains critères de style ».

Les technoïdes posent quelques problèmes mais surtout des questions. Sommes-nous

prêts à accepter qu'ils ne nous ressemblent pas ? Responsabilité signifie étymologiquement « répondre ». Comment pouvons-nous demander à ces jeunes gens de prendre leurs responsabilités si notre seule réponse à leur aspiration est « Non ». Les législations, les réglementations doivent être pensées pour que globalement les événements puissent avoir lieu, le possible devant être le cas majoritaire, l'impossible le minoritaire. Encadrer, ce n'est pas interdire. Interdire un phénomène social en soi est une illusion. C'est aussi une faute. Si l'on part du fait que les mêmes causes produisent les mêmes effets, les conduites déviantes ont toutes les chances de se reproduire traduisant l'absence de certaines pulsions anthropologiques que la société actuelle refuse soit totalement (pulsion d'errance), soit à certaines catégories de la population (innovation et esprit d'entreprise non marchand aux jeunes classes d'âge). La répression ne pourra qu'atteindre une forme particulière à un instant T.

Les efforts dépensés pour éviter les déviances ou les réprimer coûtent à la longue beaucoup plus cher que faire une place aux aspirations qu'elles traduisent.

En se mithridatisant contre les crises de déviance, une société perd aussi sa capacité à s'adapter aux modifications structurelles dont les déviances sont les signes et les symptômes.

Les Sound Systems sont la coagulation et la tentative de subversion de plusieurs types de minorités : Minorité d'âge, minorité de fonction, minorité de reconnaissance artistique,. C'est

le cumul de toutes ces minorités qui engendre le repli sur le mont Aventin des technoïdes qui

fondent une communauté où ils perçoivent leur rôle, leur utilité, par rapport à la fête qu'ils inventent, la free party, le teknival, et par rapport à la population à laquelle ils l'offrent.

La pratique que la société a d'annuler tout modèle alternatif a aussi pour conséquence d'empêcher ce que l'anthropologue Margaret Mead appelle « la réconciliation de ses enfants avec l'ajournement de leur maturité ». Car c'est bien de là que vient cette contestation, de cet ennemi intérieur que nous voyons dans notre propre jeunesse.

Fille de notre modernité, baignant dans les technologies de la seconde et de la troisième révolution industrielle, cette jeunesse est la nôtre. Elle est le produit de nos choix, de nos erreurs, de nos faiblesses, de nos forces, de nos espoirs. Comprenons-la, encadrons-la, accompagnons-la. C'est notre devoir, c'est notre rôle.
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeMer 26 Fév - 16:46

Wahou!Il est bien ce Dumont...

Il y a tout le rapport la?
C'est très intéressant et je pense qu'il serait pas mal de le remettre sur la table des négociations...
En effet, il y a pas mal de points qui peuvent etre mis en relation avec la fiche réflexe.

Sinon savez vous ou en est la " création d'un cadre souple de musicien amateur " ? ( alinéa 4, février 2007 ).
C'est une très bonne approche et notamment pour les soirées qui sont entre le légal et l'underground.
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeJeu 27 Fév - 9:48

Tiens si tu le veux au complet : http://www.injep.fr/IMG/pdf/Rapport_Dumont_GRFT.pdf
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeJeu 27 Fév - 16:33

Merki!
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeJeu 27 Fév - 20:21

l'salow lui il peut poster des liens !!! snif ^^
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeVen 14 Mar - 0:18

Communiqué de presse de rendu du rapport parlementaire

Le Député Jean-Louis DUMONT vient de rendre son rapport sur les grands rassemblements festifs techno, les raves, les free parties et les teknivals.

Ce rapport lui a été commandé par le Premier ministre François Fillon, à la demande du ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Résultat d'une mission de six mois, il se compose d'une étude sociologique de ce milieu et de neuf propositions pour favoriser l'acceptation de cette culture musicale dans notre pays. Il décrit les mécanismes de solidarité, les compétences techniques et logistiques ainsi que les organisations humaines à l’œuvre dans ces fêtes trop souvent et trop injustement stigmatisées par des visions et des propos caricaturaux.

Ce sont des lieux d'effervescence, de socialisation et de production artistique. Si certaines dérives regrettables comme l'usage de stupéfiants y sont, comme ailleurs dans la société française,présentes, ce milieu a su mieux que d'autres produire des garde-fous,générer des stratégies de réduction des risques et s'entourer d'associations de santé communautaire visant à informer et à protéger ceux qui pourraient être tentés par ces comportements à risques.

Prenant partie pour une ouverture de la société et de ses institutions à cette culture juvénile, le rapport propose des lieux et des temps de communication et de dialogue pour mettre chacune des parties en face de ses devoirs de responsabilité, de citoyenneté et de tolérance.

Auteur : Jean-Louis Dumont, Député de la Meuse.
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MessageSujet: Re: LE RAPPORT DUMONT (MAI 2008)   LE RAPPORT DUMONT  (MAI 2008) I_icon_minitimeVen 14 Mar - 0:22

La conclusion du rapport

A travers la culture technoïde, nous rencontrons des questionnements ayant à voir avec la capacité qu'une société à intégrer la différence et donc l'innovation. C'est en parfait étranger que je me suis immergé dans cette culture juvénile. Ce monde fascinant avec ses codes, ses dérives parfois inquiétantes, mais aussi ses valeurs propres, doit être accepté et ses dangers doivent être traités.

C'est un mode de vie transitoire en segment dominant sur une période. Dans l'intégration identitaire, la première étape fut une intégration communautaire qui servit de base à une construction identitaire personnelle. A la sortie d'une famille nucléaire insatisfaisante en général et parfois en particulier, la tribu techno a servi de structure transitoire offrant à la fois la protection d'un groupe affectif et une liberté apte à toutes les expériences, en particulier les plus risquées qui sont celles dont cette génération a besoin pour se sentir vivre. L'implication dans cette culture aura été un de ces arts de l'existence au sens que Foucault donna à cette expression :« Par là, il faut entendre des pratiques réfléchies et volontaires par lesquelles les hommes non seulement se fixent des règles de conduite mais cherchent à se transformer eux-mêmes, à se modifier dans leur être singulier,et à faire de leur vie une œuvre qui porte certaines valeurs esthétiques et répond à certains critères de style».

Les technoïdes posent quelques problèmes mais surtout des questions.Sommes-nous prêts à accepter qu'ils ne nous ressemblent pas ? Responsabilité signifie étymologiquement « répondre ». Comment pouvons-nous demander à ces jeunes gens de prendre leurs responsabilités si notre seule réponse à leur aspiration est « Non ». Les législations, les réglementations doivent être pensées pour que globalement les événements puissent avoir lieu, le possible devant être le cas majoritaire, l'impossible le minoritaire. Encadrer, ce n'est pas interdire. Interdire un phénomène social en soi est une illusion. C'est aussi une faute. Si l'on part du fait que les mêmes causes produisent les mêmes effets, les conduites déviantes ont toutes les chances de se reproduire traduisant l'absence de certaines pulsions anthropologiques que la société actuelle refuse soit totalement (pulsion d'errance), soit à certaines catégories de la population (innovation et esprit d'entreprise non marchand aux jeunes classes d'âge). La répression ne pourra qu'atteindre une forme particulière à un instant T.

Les efforts dépensés pour éviter les déviances ou les réprimer coûtent à la longue beaucoup plus cher que faire une place aux aspirations qu'elles traduisent.

En se mithridatisant contre les crises de déviance, une société perd aussi sa capacité à s'adapter aux modifications structurelles dont les déviances sont les signes et les symptômes.

Les Sound Systems sont la coagulation et la tentative de subversion de plusieurs types de minorités : Minorité d'âge, minorité de fonction, minorité de reconnaissance artistique,. C'est le cumul de toutes ces minorités qui engendre le repli sur le mont Aventin des technoïdes qui

fondent une communauté où ils perçoivent leur rôle, leur utilité,par rapport à la fête qu'ils inventent, la freeparty, le teknival, et par rapport à la population à laquelle ils l'offrent.

La pratique que la société a d'annuler tout modèle alternatif a aussi pour conséquence d'empêcher ce que l'anthropologue Margaret Mead appelle « la réconciliation de ses enfants avec l'ajournement de leur maturité». Car c'est bien de là que vient cette contestation, de cet ennemi intérieur que nous voyons dans notre propre jeunesse.

Fille de notre modernité,baignant dans les technologies de la seconde et de la troisième révolution industrielle, cette jeunesse est la nôtre.Elle est le produit de nos choix, de nos erreurs, de nos faiblesses,de nos forces, de nos espoirs. Comprenons-la, encadrons-la,accompagnons-la. C'est notre devoir, c'est notre rôle.
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